La Souris Verte de Rennes

Faites l’amour, pas les magasins !

jeudi 14 février 2008 par La Souris Verte de Rennes

Le 13 février dernier, une journée avant la Saint Valentin, la Souris Verte a investi la dalle du colombier, grande galerie commerciale du centre de Rennes afin de divulguer le message « Faites l’amour, pas les magasins ». Le rouge à lèvres et les perruques étaient de sortie. Nous sommes allé à la rencontre des passants, acheteurs ou non, amener notre grain de sel dans cette société de consommation qui englobe tout sur son passage, transformant tout évènement festif en nouvelle occasion de faire du commerce. Quelques tracts, des bons câlins à distribuer, des petites phrases infidèles. Pas grand chose et en même temps beaucoup. Car, derrière cette action, on retrouve là une grande partie des raisons qui motivent les membres de la Souris Verte à militer. Une réaction au mot d’ordre ambiant « Consomme et tais-toi » , ce discours du « Marche ou crève » où, pour contenter une part toujours plus infime de la population, on nous fait miroiter que le bonheur, c’est d’en avoir plein nos armoires (ça doit être à peu près cela les mots de la chanson de Souchon). Sortir de cette sacro-sainte consommation, briser le miroir de la publicité, afin de reconquérir des espaces de libertés. Car derrière cette action, ce n’est pas une simple colère qui va venir alimenter un discours anti, jusqu’à ce focaliser sur voilà notre ennemi. La Souris Verte répond « Faites l’amour » car nous considérons que le monde que nous devons construire doit se faire sur la base de nouveaux rapports, une convivialité, une mise en avant de la qualité des relations que nous entretenons avec autrui. Car le message que nous essayions de transmettre lors de type d’actions symboliques est le suivant : nous savons que beaucoup de personnes sont insatisfaites de ce système. Une partie va rendre coupable son propre voisin de son malheur. Une autre va se désespérer en silence, les insatisfactions grandissantes avec le temps. Quelques autres personnes, malheureusement plus rares, construisent déjà des alternatives à leur niveau : ce sont des agriculteurs bio qui vont commercialiser en circuits courts, des militants des collectifs de soutien aux personnes sans papiers, des faucheurs volontaires, des artistes, des indigènes zapatistes au Mexique,… Conscients de cela, la Souris Verte lance le message qu’il ne faut pas se désespérer et qu’il appartient à chacun de mettre son grain de sel. Nous voulons un monde qui puisse intégrer la diversité, qui contiennent une multitude de monde. Nous ne voulons pas de ce monde qui marginalise toute personne ne rentrant pas dans le moule, qui va tout exclure. Le monde appartient à tous. Il s’agit de le partager. Non de se l’accaparer. Donc, ce jour-là, le 13 avril, nous avons occupé l’espace public relayant un message d’amour, ce qui provoque la surprise du passant et souvent beaucoup de discussions, une multiplication de petits instants chaleureux qu’il faut sans cesse s’efforcer de reproduire. Car il ne faut pas attendre.

Enfin, un petit éclaircissement sur ce que la Souris Verte cherche à construire au niveau politique. Beaucoup d’entre nous se sont conscientisé(e)s au début des années 2000 alors qu’il y avait encore une dynamique forte autour de l’altermondialisme. Ce mouvement avait l’avantage d’unir des gens différents, mais qui luttaient tous pour un monde meilleur. Il a eu alors un fort écho même s’il a obtenu peu de victoires concrètes. Avec le temps, cette dynamique collective est retombée. Le 11 septembre 2001, le 21 avril 2002 ont eu lieu avec le retour en puissance des discours d’une droite décomplexée en France et ailleurs dans le monde. L’union de tous ces militants divers s’est peu à peu étiolée. Chacun s’est peu à peu replié sur ces opinions. On a par exemple entendu à Rennes 2, lors des grèves étudiantes de l’automne dernier, certains militants affirmer qu’ « il y a deux côtés à la barricade », comme si du moment que tu ne partageais pas leur opinion, tu faisais parti de l’adversaire. Comme si tout étudiant défavorable au blocage de l’université était un « social-traître » méritant l’insulte. Nous militions pour le blocage mais aussi pour un mouvement ouvert vers les autres, permettant à la diversité des opinions de s’exprimer. Certains diraient que nous ne sommes pas assez radicaux, nous leur répondons que notre radicalité s’exprime par un engagement dans le long terme… De quoi étions-nous en train de parler déjà ? De la Saint Valentin.

Big bisous.


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